- CHINOOK
- CHINOOKCHINOOKIndiens de la côte pacifique nord-ouest de l’Amérique du Nord, les Chinook vivaient sur le cours inférieur de la rivière Columbia, depuis l’embouchure jusqu’à The Dalles, dans l’Oregon et autour de la baie de Willapa. Grâce à cette situation privilégiée, ils devinrent des commerçants renommés pratiquant des échanges le long de la côte, au nord et au sud, et vers l’intérieur jusque dans les grandes plaines. La rivière Columbia était une source importante d’approvisionnement en saumon; ce poisson constituait la base de leur économie et était vendu séché à de nombreux groupes. Outre le saumon, ils pêchaient la baleine, les phoques, les marsouins et ils chassaient les ours et les antilopes. Les Chinook faisaient aussi le commerce d’esclaves californiens, de canoës nootka et de précieux dentales. Le jargon chinook, langue commerciale de la côte nord-ouest, était un mélange de chinook et de mots nootka, indiens, anglais et français existant probablement avant la conquête; après que les Indiens furent entrés en contact avec les marchands de fourrures, anglais et américains, on utilisait ce jargon depuis la Californie jusqu’à l’Alaska.Ce sont les explorateurs américains Lewis et Clark qui décrivirent pour la première fois les Chinook après 1805. La civilisation blanche bouleversa profondément la culture chinook, et ces Indiens furent finalement envoyés dans des réserves. C’est pourquoi la plupart des informations que nous possédons sur les Chinook remontent aux récits des premiers commerçants et des premiers explorateurs et s’appuient aussi sur ce qu’on connaît des groupes voisins. L’unité sociale de base était probablement le groupe local formé des proches parents et dirigé par le membre le plus âgé. Le rite du premier saumon tenait une place fondamentale dans la religion chinook; dans ce rite, chaque groupe accueillait le retour annuel des saumons. Non moins important était le rite initiatique: tous les adolescents et quelques adolescentes subissaient une épreuve afin de rencontrer l’esprit protecteur qui leur donnerait la bonne fortune ou leur enseignerait des chants ou des danses. Les chants cérémoniels étaient ensuite l’occasion de montrer publiquement ces dons surnaturels. Les Chinook pratiquaient aussi le potlatch, c’est-à-dire la distribution cérémonielle et ostentatoire des biens.• 1925; de l'angl., du n. d'une tribu amérindienne♦ Vent chaud et sec des montagnes Rocheuses.chinook [ʃinuk] adj. et n. m.ÉTYM. 1925; chinouk, 1878, pour désigner le jargon fait de chinook et d'angl.; mot indien d'Amérique, par l'anglais.❖♦ Didactique.———I Relatif à une ethnie indienne d'Amérique du Nord (Oregon, côte du Pacifique). — N. m. La langue de ces populations.0 (…) dans son ouvrage sur le Langage (…) Vendryes a montré également que la syntaxe du français moderne se rapprochait étrangement de celle du chinook (…) Pour revenir à la syntaxe chinook, celle-ci met ensemble dans une phrase, d'une part tous les morphèmes (indications grammaticales, l'échafaudage, la structure syntaxique) et de l'autre, tous les sémantèmes (données concrètes). Pour reprendre l'exemple même de Vendryes, on ne dira pas : « Le gendarme a-t-il jamais rattrapé son voleur ? » mais : « Il l'a-t-il jamais attrapé, le gendarme le voleur ? »R. Queneau, Bâtons, chiffres et lettres, p. 79-80.➪ tableau Classification des langues.———II N. m. Géogr. Vent chaud et sec des Montagnes Rocheuses.
Encyclopédie Universelle. 2012.